Ces DS que nous n'aurons pas
Né sous la forme d’une berline révolutionnaire en 1955, le sigle DS est revenu à la vie en 2009 avec un concept car, le DS Inside qui préfigurait la DS 3. Depuis, ces deux lettres évocatrices sont devenues une marque à part entière, dont la gamme comprend aujourd’hui une citadine (DS 3) ; une berline (DS 4) et une familiale (DS 5). En Chine, lieu de prédilection des marques premiums, la gamme s’est aussi enrichie de modèles spécifiques que nous n’aurons hélas jamais l’occasion de connaître.
DS 5LS
C’est connu : le marché chinois est friand de carrosseries à trois volumes. Partant de ce constat, DS s’est adapté. La « sage » DS 5 européenne s’est donc allongée de 20 cm, a reçu une malle et une nouvelle planche de bord pour devenir 5LS (Luxury Sedan) et répondre ainsi à la demande. Sous le capot prennent place les 1.6 THP de 160 et 200 ch avec la traditionnelle boîte automatique à 6 rapports.
D'allure élancée, la 5LS inaugure la marque DS et sa calandre particulière. Notez l'important porte à faux avant, qui semble déséquilibrer la ligne générale de l'auto.
Pour bien marquer son appartenance à la famille 5, la 5LS arbore elle-aussi le fameux sabre chromé qui a tant fait parler de lui en 2012, mieux intégré toutefois, il se termine au niveau des ailes arrière. La DS 5LS fut aussi le premier modèle DS de série à délaisser définitivement toute référence à la marque Citroën.
La berline reprend tous les codes esthétiques des DS 5 et DS 3 : sabre chromé, feux arrière avec effet 3D, sorties d'échappement intégrées, etc.
Séduisante sur le papier, la DS 5LS est cependant un échec commercial. Pour sa première année de commercialisation, 11 351 exemplaires ont trouvé preneurs. Le chiffre est ensuite tombé à 4 972 exemplaires en 2015. La situation ne semble pas prête de s’arranger : sur les 5 premiers mois de l’année 2016 elle accuse encore un recul de 16% par rapport à l’année précédente…
DS 6
Profitant de l’engouement pour les SUV, DS a entrepris de transformer un paisible 3008 en SUV premium. Ainsi est né le DS 6, issu du concept car Wild Rubis d’il y a quelques années. Pour limiter les coûts, la planche de bord, les moteurs et le style général sont repris de la DS 5LS. Il n’est donc pas possible pour ce gentil mastodonte de recevoir une transmission intégrale tandis qu’aucune version hybride n’est prévue.
Le SUV DS 6 - né 6 WR - est le modèle présentant le look le plus homogène. Un temps envisagée, l'idée d'une importation en Europe a été abandonnée. DS prévoit en effet de lancer un modèle spécifique pour le marché européen.
Plus massive que celle de son cousin 3008, la face arrière du DS 6 lui est néanmoins spécifique. Notez le discret sabre chromé s'arrêtant en bas de la lunette arrière.
La première année, 6 604 exemplaires ont été vendu, un chiffre qui a ensuite progressé pour atteindre 15 203 exemplaires en 2015. De loin le plus vendu des modèles DS, il représente 70% des ventes de la marque ! Malheureusement, il est lui-aussi touché par la chute des ventes, accusant pour l'instant un recul de 23% par rapport à 2015…
Commune aux 5LS ; 6 et 4S, la planche de bord bénéficie de diverses attentions : cuir omniprésent, aluminium voire boiseries peuvent l'agrémenter tandis que look clivant de celle de la DS 5 européenne a été neutralisé. DS est néanmoins un des rares constructeurs premiums à proposer une planche de bord commune à 3 modèles, à priori différents ! Seule différence concernant celle du DS 6 : la présence de la molette du Grip Control devant le levier de vitesse.
DS 4S
Ne vous fiez pas à son style de 308 « DSisé », la DS 4S n’a rien à voir avec la compacte au lion puisqu’il s’agit à nouveau d’une DS 5LS, mais raccourcie cette fois ! La malle disparaît au profit d’un hayon tandis que châssis, plateforme et style général sont communs. Sous le capot prend place un inédit 1.8 THP de 204 ch ainsi qu’une boîte automatique à 6 rapports.
Plus sportive d'aspect, la 4S tente de faire oublier ses origines de 5LS en arborant un bouclier avant spécifique, retravaillé façon DS 3. Contrairement aux apparences, elle n'a rien à voir avec la 308 européenne.
Marque de fabrique de DS, les feux arrière adoptent un look très travaillé. Concurrente à sa façon de la Volkswagen Golf, cette DS 4S ne dépareillerait pas dans la gamme européenne, où elle aurait avantageusement épaulé la DS 4 classique au positionnement très flou...
Commercialisée récemment, elle représente à l’heure actuelle 7% des ventes totales de DS, soit moins que « notre » DS 5.
Des débuts difficiles
Vous le voyez, les débuts de DS en tant que marque indépendante en Chine sont plutôt périlleux. La marque manque de nouveautés et surtout, elle manque de modèles innovants. Contrairement à Peugeot et Citroën, DS n’est pas associé à DongFeng pour produire ses voitures mais à Chang'an. Une coentreprise spécifique qui pose problème à DongFeng, propriétaire d’une partie de PSA et qui – on le comprend – n’a pas vraiment envie de faire profiter des technologies du groupe à son concurrent. Résultat : les DS chinoises sont privées des dernières technologies mais aussi des plateformes les plus modernes comme l’EMP 2. Elles doivent ainsi se contenter de la PF 2, inaugurée chez Peugeot par la 307 ( ! ) et sur le point d’être abandonnée avec les 3008 I et le duo Partner/Berlingo dont la fin de carrière approche.
Confronté à des difficultés de trésorerie, le groupe ne prévoit pas de nouveau modèle DS inédit avant un certain temps : 2018 en Europe (on reparlera du SUV DS 3), un peu plus tard en Chine où un SUV et une routière seraient prévus. Des informations à prendre au conditionnel car dépendant essentiellement de la santé financière du groupe PSA et du niveau des ventes en Chine…