L'histoire de la Citroën Xsara : la fin d'une époque
La fin des années 1990 marque le renouveau de la firme aux deux chevrons. 20 ans après sa reprise par Peugeot, Citroën retrouve enfin le chemin de l'innovation et met un terme à la période des vaches maigres caractérisée par des voitures au look trop timide comme la Xantia ou la ZX. En 1997, cette dernière arrive par ailleurs à la fin de sa carrière. Bien que sa carrière en Chine décolle, l'auto a de plus en plus de mal à séduire face aux récentes Peugeot 306 et Renault Mégane, au look plus affirmé et aux qualités routières similaires.
En septembre 1997, la Xsara remplace donc la ZX. Reprenant la plateforme de sa devancière, et son train arrière autodirectionnel, la nouvelle venue s'en distingue par un look plus séduisant et élégant qui inspirera quelques mois plus tard la Xantia deuxième version. Avec 4 mètres 19 de longueur, la compacte grandit 12 cm pour offrir un meilleur espace aux jambes à l'arrière ainsi qu'un coffre plus grand qui atteint 408 litres sur la berline. Précisons que c'est le même volume que sur une certaine Citroën C4 II sortie en 2011 et qui a longtemps fait référence en matière d'habitabilité !
A l'intérieur, la Xsara suit la tendance stylistique introduite par la Saxo 2 ans plus tard. Les lignes sont arrondies, la finition s'améliore par rapport à la ZX et demeure sérieuse. Sur certaines versions haut de gamme, des placages façon ronce de noyer viennent compléter la panoplie. Par rapport à la compacte précédente, la nouvelle se veut plus sûre. L'airbag conducteur est désormais fournit de série, l'ABS fait son apparition et, surtout, les airbags latéraux peuvent désormais compléter la panoplie de sécurité passive. Moins sérieuse que la 306, la Xsara trouve vite sa place sur le marché hexagonal. En 1999, c'est déjà la deuxième compacte la plus vendue, derrière la Renault Mégane mais devant sa cousine sochalienne.
Autre nouveauté en 1999, de taille celle-là : la Xsara est la première compacte aux chevrons à recevoir le bloc 2.0 Hdi de 90 ch. Ce bloc diesel de nouvelle génération dispose d'un turbo et d'une rampe d'injection qui permet de limiter la consommation et le volume sonore tout en offrant de bien meilleures performances que les turbo diesels classiques qu'il remplace. Là encore, la clientèle se prête au jeu et 2 ans après, le diesel représente 55% des ventes de Xsara en France.
Dans un premier temps uniquement disponible en berline 5 portes, la Xsara développe rapidement sa gamme. En janvier 1998 apparaît la déclinaison Coupé. Remplaçant la ZX 3 portes, la Xsara Coupé adopte des lignes plus fluides et proposera rapidement des versions sportives, telles que la VTS et son 2.0 de 167 ch directement repris à la Peugeot 306 S16 !
Deux mois après le Coupé, la Xsara Break fait son apparition. Grâce à un allongement de 21 cm par rapport à la berline, le break se veut aussi spacieux que pratique, avec sa banquette fractionnable en série et son coffre au volume généreux de 517 litres. Berline comme break se révèlent être parmi les plus spacieux de la catégorie, devant les 306, Mégane et Golf.
En février 2000 apparaît une version que fera date chez Citroën : la Xsara Windows CE, où la première voiture de gamme moyenne dite « communicante ». Conçue en partenariat avec Microsoft, elle embarque un téléphone portable type GSM, un PC mais aussi un ordinateur de bord donnant accès à la navigation GPS au moyen d'un CR-ROM ! Le téléphone main libre est également de la partie de préfigure, d'une certaine façon, le Bluetooth des années à venir. Devant le succès de cette version, certains équipements tels que le GPS, le téléphone main libre ou le lecteur CD seront rapidement reconduits.
Quelques mois plus tard, la Xsara se refait une beauté. Reprenant à son compte le style du Xsara Picasso et de la Saxo restylée, la Xsara Phase II évolue profondément. D'un point de vue technique tout d'abord, avec des voies élargies et des roues qui passent de 14 à 15 pouces. La structure de la voiture est également renforcée tandis que les airbags rideaux – en complément des airbags latéraux – apparaissent suivant les finitions.
La face avant, totalement nouvelle, intègre une calandre et des chevrons agrandis, désormais insérés entre deux barrettes chromées. La ligne s'affirme grâce à un nouveau capot et des optiques redessinés en forme d'amandes. Le boulier est également revu tandis que les antibrouillards migrent, passant du pare-choc aux optiques.
Les évolutions à l'arrière sont plus légères. La zone centrale des feux passe du noir au rouge, à l'exception du break. Le bouclier évolue très légèrement tandis que les chevrons font leur apparition sur une nouvelle barrette de police, ce qui fait disparaître le bouton-poussoir du coffre au profit d'une palette d'ouverture du hayon située derrière la barrette de police.
A l'intérieur, la finition s'améliore grâce à de nouveaux placages. Le volant se modernise et la banquette arrière reçoit des appuis-tête arrière de type virgule ainsi qu'une ceinture centrale à 3 points.
A l'occasion du restylage, l'équipement s'enrichit logiquement tandis que l'auto est désormais multiplexée. L'auto PC inauguré sur la Xsara Windows CE revient en option tandis que le GPS fait son apparition. La vitre côté conducteur est désormais séquentielle de série, celle du passager pouvant l'être uniquement sur certaines versions. Le coffre peut désormais s'ouvrir à l'aide d'un plip sur la clé de contact. Au niveau pratique, la Xsara dispose (enfin) des rangements dans les portes arrière et le radar de recul est proposé sur les finitions huppées. Enfin, l'ordinateur de bord est proposé de série sur les finitions VTS et Exclusive.
Sous le capot, l'offre s'élargit et se modernise puisqu'en essence, les 1.6 et 2.0 à 16 soupapes débarquent, suivi d'un nouveau bloc diesel 2.0 HDI de 110 ch. Désormais complète, la large gamme de la Xsara lui permet de résister face à l'assaut d'une myriade de nouvelles concurrentes emmenée par les Peugeot 307, Renault Mégane 2 et Volkswagen Golf V. Pour ne pas avoir à souffrir de cette déferlante, Citroën va continuer de faire évoluer la Xsara.
En 2003, elle reçoit ses ultimes retouches. Le bouclier avant est ainsi redessiné et la prise d'air s'agrandit. A cette occasion, les antibrouillards reviennent sur le bouclier. A l'intérieur prennent place un nouveau volant, des cerclages gris aluminium autour des compteurs – au graphisme revu – et seuils de porte siglés. Délicate attention, sur la berline et le coupé le seuil de coffre reçoit un jonc chromé. Sous le capot, la Xsara reçoit un nouveau bloc diesel d'entrée de gamme : le 1.4 HDI de 70 ch.
En 2004, ça commence à sentir la fin pour la Xsara. Citroën dévoile un concept car préfigurant la remplaçante : la C4 WRC. Plus moderne, plus affirmée, la C4 délaisse les lignes classiques de la Xsara pour un design plus marqué et un habitacle original avec compteur central et volant à moyeu fixe. Le lancement de cette dernière, à la fin de l'année 2004, marque la fin de la Xsara. La berline et le coupé disparaissent pour laisser le champ libre à la nouvelle venue tandis que le break se maintient encore jusqu'en 2006 où il disparaît avec la finition Tendance.
1 317 434 exemplaires auront été construit, toutes versions confondues à l'exception du Xsara Picasso. Dernière compacte Citroën à proposer une carrosserie break, la Xsara s'est depuis faite oublier malgré ses nombreuses qualités. 20 ans après sa commercialisation, de nombreux exemplaires sillonnent les routes. C'est la preuve, s'il en fallait une, que même si la Xsara était en retrait, elle a réussi à durer plus longtemps que ses concurrentes. N'est-ce pas cela, une vraie réussite ?