L'histoire de la Rover CityRover
Au début des années 2000, lâché par BMW, Rover cherche à renouveler sa gamme malgré des moyens financiers plus que limités. A la recherche d'un partenaire, Rover finit par passer un accord avec l'indien Tata en vue de produire la citadine phare du constructeur, la Tata Indica, qui va devenir Rover CityRover.
De la Tata Indica à la CityRover
Choisir une citadine indienne, à fortiori déjà ancienne puisqu'elle date 1998, peut sembler étrange. L'explication est pourtant simple : Rover cherche désespérément un partenaire pour moderniser sa gamme, et seul l'indien Tata a répondu favorablement à cet appel. D'autre part, l'Indica propose des dimensions relativement compactes idéales pour une nouvelle Rover, plus petite que la classieuse 25 et moins chère à la vente. L'idée était donc de dégager un peu d'argent frais tout en rassurant les clients quant à l'avenir de la firme. La présentation de la CityRover est un évènement puisque c'est la première Rover inédite depuis la 75, d'autant plus qu'elle marque le retour du constructeur sur un segment des authentiques citadines qu'il a quitté en 1998.
En dessous de la 25
Avec ses 3 mètres 70 de long, la CityRover mesure 30 cm de moins que la 25 et même 7 cm de moins en largeur. Des dimensions relativement compactes qui ne positionnent cependant pas la voiture en face des Clio et 206, légèrement plus longues.
Son coffre de 220 litres offre une contenance limitée mais suffisante pour le segment, banquette rabattue il passe à 610 litres.
A l'intérieur justement, si l'habitacle se montre relativement spacieux au regard des dimensions extérieures, il manque de praticité tandis que la finition n'est clairement pas à l'avenant, même en comparaison de la Rover 25.
Sous le capot on trouvait entre autre un 1.4 de 85 ch, dont la consommation mixte était annoncée à 6,2 litres/100 kilomètres. Une consommation honnête donc mais pas non plus exceptionnelle en comparaison de la concurrence coréenne, japonaise et européenne.
Simple, la CityRover n'use d'aucun artifice pour faire oublier ses origines indiennes. Seuls la calandre et le bouclier lui sont propres.
Présentée comme une citadine polyvalente, la CityRover compte sur son rapport prix/prestations pour séduire, à défaut d'avoir des lignes modernes.
Faute d'argent, la planche de bord est également partagée avec la Tata Indica. Les lignes vieillottes de la planche de bord et la finition aléatoire refroidiront beaucoup de clients.
La gamme
Sous le capot, un seul moteur : une 1.4 de 85 ch. 4 finitions sont néanmoins au programme. Les séries Select et Solo représentent à elles deux le bas de gamme. Dans le milieu on retrouve la Style, qui reçoit entre autre des jantes alliage et des anti-brouillard. Enfin, le haut de gamme est incarné par la version Sprite dont vous pouvez admirer l'intérieur sur la photo ci-dessus.
Des regrets...
Le moins qu'on puisse dire en voyant cette CityRover c'est dommage.
Dommage qu'elle soit sortie si tard, 2004 en Angleterre et elle devait débarquer en France au cours de l'année 2005. Malheureusement de très nombreux problèmes de mise au point ont retardé le lancement, de même que la fiabilité limitée des premiers exemplaires de série va rapidement conduire Rover à revoir sa copie...
Dommage aussi que la finition soit aussi médiocre. Les plastiques bas de gamme et souvent mal assemblés sont légions dans cette citadine. En face, les citadines coréennes type Kia Picanto montrent qu'il est possible d'avoir une finition correcte pour des tarifs limités, le tout en offrant de bonnes prestations routières, contrairement à la Rover. Car en effet, son dernier grief viendra de sa tenue de route. Les journalistes ne sont pas tendre avec elle : la suspension, l'insonorisation, la motorisation, tout est à revoir. Celle sur qui Rover avait fondé bien des espoirs a vu sa carrière pulvérisée en moins de 1 an et demi. Résultat : les clients boudent la citadine.
Chez Rover, on compte commencer à exporter la CityRover en Europe dés 2005, y compris en France où le modèle à conduite à gauche est présenté au salon de Paris de 2004. La vie de la CityRover cesse brutalement au cours du mois d'avril 2005, lorsqu'on assiste au naufrage de la marque au drakkar... Le bilan n'est pas bien lourd : moins de 10 000 CityRover furent produites, avec un pic de vente à ... 6 150 unités en 2004 !
Même en occasion, la CityRover mène une carrière discrète. Les rares exemplaires sont en général bradés et n'intéressent guère les amateurs de la marque.