Les modèles de 2cv : la 2cv fourgonnette

Publié par Futura

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Quelques liens utiles :

- l'histoire de la 2cv berline

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  Les 2cv fourgonnettes 1950-1978

 
Au début des années 1950, juste après la guerre, le gouvernement français fait en sorte de favoriser l'achat de fourgonnettes. Chez Citroën, on prend au même moment la décision de diversifier la gamme 2cv alors naissante. Conçue à l'origine comme une voiture ultra simple, il est donc facile d'en tirer un utilitaire léger. L'idée fera son chemin et ainsi naîtra la fameuse 2cv fourgonnette.


          La 2cv AU : 1951-1956

En octobre 1950, les visiteurs du Salon de l'Automobile de Paris découvrent une nouvelle déclinaison de la 2cv : le type AU. En fait, il s'agit d'une Type A équipée d'un volumineux caisson arrière en tôle ondulée, à la manière d'un Type H. Si le tableau de bord et le moteur proviennent de la berline, ce n'est toutefois pas le cas de la boite de vitesse. En effet, l'AU n'ayant pas un plus gros moteur que la berline et devant embarquer jusqu'à 250 kg de charge utile, Citroën a opté pour la solution de facilité en adaptant la boite de vitesse aux rapports raccourcis afin de palier le manque de puissance.
 
La fabrication de ce modèle ne durera pas longtemps. En effet, déjà critiqué sur la berline, le moteur de la fourgonnette est un sacré handicap pour peu qu'on remplisse la voiture, qui peine alors à se mouvoir. Conscient du problème, e 1954, Citroën lance l'AZU, une AU avec un moteur plus puissant qui porte un coup fatal au modèle initial, devenu soudainement inutile. En juillet 1956, la fabrication de l'AU s'arrête après environ 38 000 exemplaires construits.
 
Inaugurant un segment que Citroën ne quittera plus, l'AU demeure aujourd'hui encore ancrée dans le coeur de toute une génération d'artisans, facteurs, plombiers, paysans...

     Le cas du moteur de 425 cm3...

Initialement, la 2cv AU n'aurait pas dû sortir avec le moteur de la 2cv Type A. En effet, ce moteur étant déjà à la peine pour transporter 50 kg de bagages, Citroën avait vite imaginé le calvaire que ça serait si ce moteur devait tracter une charge de 250 kg...

En Octobre 1950, le moteur de 425 cm3 est presque prêt. Toutefois, au dernier moment Citroën renonce à l'installer sous le capot de la fourgonnette AU. Pas au point, il est décidé de faire passer prioritairement les études de celle qui deviendra la DS avant les améliorations de la 2cv, d'autant plus qu'à l'époque la marque aux chevrons a énormement de mal à répondre aux très nombreuses commandes des clients pour la 2cv. Il faudra donc attendre l'AZU pour pouvoir profiter du 425...


Avec l'AU, Citroen dispose d'une gamme très adaptée à l'après guerre. Une gamme qui restera ainsi jusqu'en 1978 !

Au chapitre esthétique, cette première génération de fourgonnette se reconnaît à ses flancs ondulés et à son absence quasi totale de signalisation. En effet, clignotants et double feux de stop n'étaient pas encore obligatoires en 1950, c'est donc l'unique éclairage de plaque arrière qui, comme sur la berline Type A, jouait le rôle de feu de stop !

          La 2cv AZU : 1954-1978

La 2cv AZU apparaît en 1954 et remplace l'AU au bout de quelques mois. La grande nouveauté du modèle réside dans le fait qu'il inaugure le moteur de 425 cm3, qu'on va d'ailleurs garder jusqu'en 1972 ! Il développe désormais 12 ch contre 9 auparavant, ce n'est pas encore Byzance mais on progresse ! Par rapport à sa devancière, la nouvelle AZU conserve la même charge utile, fixée à 250 kilos, ainsi que la partie fourgon et bien entendu le tableau de bord.
 
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Plus puissante, l'AZU permet à la camionnette de s'imposer dans le segment des utilitaires légers.

Si les années 1950 sont pour l'AZU une simple formalité, il n'y a en effet pas de véritable concurrence, les années 1960 vont voir arriver une redoutable concurrente : la Renault 4, et sa version fourgonnette. On décide donc d'améliorer et surtout d'étoffer la gamme 2cv fourgonnette. C'est ainsi qu'en 1962 apparaît une nouvelle AZU, dotée d'une face avant inédite, et d'une version rallongée de cette même AZU : l'AK 350 en 1963, dotée d'un nouveau moteur comme nous le verrons plus tard.

Au programme de cette nouvelle AZU donc, nouveau capot, nouvelles ouïes latérales, 2 feux au dessus de la jupe arrière (celui de gauche jouant le rôle de feu de stop) et un moteur qui passe de 12 à 13,5 ch puis 18 ch en 1963. Censée revaloriser le bas de gamme 2cv Fourgonette en attendant l'AK 350, elle dote aussi d'une planche de bord modifiée qui reçoit enfin une buse de désembuage.


Contrairement à la photo, les glaces latérales n'apparaissent en série sur l'AZU que dans les années 1970, lors de son renouvellement. Auparavant il s'agit seulement d'accessoires, proposés notamment par la société Glacauto.

Toujours rustique certes, mais plus moderne. La 2cv AZU année modèle 1962 apparaît plus aboutie, moins vieillotte mais aussi plus apte à lutter efficacement contre sa nouvelle rivale au losange. Son nouveau moteur lui permet aussi d'effectuer sa tâche plus sereinement.

     1970 : la dernière évolution majeure

En juillet 1970, la fourgonnette AZU évolue et devient le clône visuel de la nouvelle AKS 400, à l'exception bien sûr du rehaussage.  Le moteur de 425 cm3 passe de 18 à 21 ch, il est désormais repris de la récente Dyane. Toutefois, cette similarité esthétique avec la nouvelle AKS 400 est également présente au niveau des prix, ce qui est évidemment défavorable à la petite AZU A (son nouveau nom). L'AKS 400 offre non seulement une charge utile bien plus intéressante, elle offre aussi et surtout un moteur plus puissant développant 36 ch.
 
A côté de la nouvelle AKS 400, l'AZU a du mal à s'imposer.
 
Pour faire face à ce déficit de puissance et relancer son intérêt, Citroën fait évoluer l'AZU A en 1972. Elle reprend le moteur de 435cm3 de la 2cv4, qui gagne donc 5ch, et devient AZU B. Pour marquer ce passage, les flancs de la caisse ne sont désormais plus ondulés tandis que les nervures du bas de caisse s'aplatissent et s'élargissent.
 
En 1972, la silhouette de la 2cv AZU devient définitive. Jusqu'à l'arrêt de la fabrication, il n'y aura que la calandre et la forme des phares qui évolueront.
 
Désormais cantonnée au rôle d'AKS 400 miniature, l'AZU continue discrètement sa carrière, séduisant les clients recherchant un utilitaire léger fiable et peu onéreux.
 
En 1974, elle adopte le volant de la 2cv4 ainsi que son tableau de bord. A l'extérieur, cette modernisation se traduit par l'adoption d'une nouvelle calandre à 4 barres et des optiques rectangulaires qui feront tant parler d'eux, certains journalistes ayant jusqu'à écrire "la France défigurée"...
Peu appréciée des particuliers, l'AZU séduit surtout les administrations françaises tels que les PTT (on ne parle pas encore de La Poste ou de France Telecom à l'époque), EDF/GDF et tant d'autres qui apprécieront les aptitudes suffisantes de l'auto.
 
Les ventes stagnants, il est décidé de tirer un trait sur la 2cv fourgonnette à la fin des années 1970. 1978 marque le lancement de l'Acadiane, une fourgonnette issue d'un croisement entre une AKS 400 et une Dyane. L'arrivée de cette nouvelle fournnette marque la fin de la 2cv du même type et l'AZU disparaît à l'été 1978, après une carrière de 24 ans.


           La 2cv AK : 1963-1978

L' AK 350 : 1963-1970

En 1963, Renault se lance sur le marché de l'utilitaire léger avec la Renault 4 fourgonnette. Citroën réagit quasi instantanément avec la 2cv AK 350, un modèle plus adapté et plus concurrenciel. Cette fourgonnette présente 2 évolutions notables par rapport à la version AZU : un moteur plus puissant, celui de l'Ami 6 autrement dit un 602 cm3 de 22ch, et une rallonge de la carrosserie de 20cm. Cette légère évolution transforme littéralement le profil de l'AK 350 qui parait bien plus longue que l'AZU.

Elle autorise en prime un gain de 100 kg de charge utile, puisque cette dernière passe de 250 à 350 kg, d'où son nom d'AK 350. Très attendue, cette nouvelle fourgonnette trouve rapidement son public et jouera donc le rôle de déménageuse de la gamme 2cv. Quand à son habitacle, il est aussi plus clair grâce à l'adoption de 2 glaces latérales de grandes dimensions et de vitres arrières carrées.




 
Avec l'AK 350, le catalogue des 2cv camionnettes propose une version courte ou longue.

L'AK 350 ne va que très peu évoluer : un nouveau pédalier, où les pédales "en champignon" sont remplacées par des modèles plus classiques, des ceintures de sécurité à 2 points en option à partir de 1965, en même temps que la nouvelle calandre à 3 barres et enfin un tout nouveau moteur de 28 ch en 1968, lui permettant d'attendre sereinement la relève.

La 2cv AK 350 disparaît en juillet 1970 pour laisser la place à la nouvelle AKS 400, qui sera la dernière représentante de la 2cv camionnette avant sa mise à la retraite.


1970 : le lancement de l'AKS 400

La nouvelle AKS 400 apparaît en France en Juillet 1970 et succède à l'AK 350, qui a permis à la fourgonnette de résister à la Renault 4.

Elle se distingue de sa devancière par l'adoption de clignotants avant ronds placés sur les ailes, des nervures latérales de caisse plus aplaties et surtout un rehaussage de la partie fourgon, toujours dans le but de proposer un volume de chargement le plus élevé de la catégorie.

Au passage, on gagne encore en capacité de chargement : 400 kg de charge utile, soit 50 de plus que sa devancière. Sous le capot, le 602 cm3 de l'AK 350 laisse la place à une version plus évoluée, qui développe désormais 33 ch, soit peu ou prou la puissance de la 2cv 6.


L'AKS 400 est la plus volumineuse de toutes les 2cv fourgonnettes. Plus pratique à charger grâce à ses portes arrière plus grandes et son rehaussage, elle est aussi plus puissante que l'AZU et moins chère que la Renault 4 fourgonnette.

Comme toute 2cv qui respecte, la 2cv AKS 400 va évoluer durant sa courte carrière. En septembre 1974, elle bénéficie par exemple du profond restylage qui touche la 2cv berline au même moment. Elle adopte donc une nouvelle calandre à 4 lames et des optiques rectangulaires qui transforment radicalement le visage de la 2cv.

Dans l'habitacle, cette cure de modernisation se traduit par l'arrivée d'un démarrage désormais couplé à la clé de contact et de nouveaux boutons poussoirs pour les feux de détresse et de lave-glace.

Le look très particulier de la 2cv de 1974 va beaucoup faire parler de lui. Après ce restylage, la 2cv AKS 400 n'évoluera plus esthétiquement parlant.

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Autre évolution, mise en évidence par les photos ci-dessus : en 1975 les glaces latérales disparaissent. L'AKS 400 perd alors en luminosité et en visibilité ce qu'elle gagne en praticité, les utilisateurs pouvant alors installer des panneaux publicitaires plus volumineux. Cette même année, les bras d'essieux et les amortisseurs d'Ami 8 cèdent leur place à des modèles désormais issus de l'Ami Super.

En juillet 1977, l'AKS 400 reçoit des ceintures à 3 points en série tandis qu'au mois de septembre, les glaces latérales en série font leur grand retour.

 

Au printemps 1978, alors que l'Acadiane fait ses débuts sur le marché, la fabrication de l'AKS 400 cesse définitivement. La fourgonnette 2cv termine donc une très longue carrière commerciale entamée il y a 28 ans après 1 250 000 exemplaires construits.

 

A noter toutefois que la production des AKS 400 et AZUB ne cesse pas entièrement car dans un premier temps c'est uniquement la vente qui est concernée. Citroën a en effet de nombreuses commandes à honorer, notamment avec les administrations publiques françaises. C'est ainsi que la fabrication des AZUB et des AKS 400 ne cessera finalement qu'en 1981.

 

Les chiffres de production

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Si on constate que la berline a été dure à abattre dans les années 1980, la bonne vieille Deuche faisant alors de la résistance à travers de nombreuses séries limitées, la version fourgonnette a été abattue en plein vol ! Admirez les chiffres de 1977 et de 1978.

Au total, 1 246 335 fourgonnettes seront sorties de chaînes, des chiffres bien meilleurs que ceux de l'Acadiane. Elle reste le deuxième utilitaire le plus vendu de la marque Citroën, juste derrière le Berlingo mais devant le C15, dont la carrière ne s'est finalement arrêtée qu'en décembre 2006 !

 

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Dernière modification de la page : le 13 décembre 2015

Publié dans Citroën

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